Peintre, sculpteur et artiste visuel, il est diplômé comme artiste plasticien de l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Il a reçu la plus haute distinction attribuée à l'unanimité par un jury dirigé par le sculpteur cinétique belge Pol Bury.
Cette même année, il conçoit sa première installation éphémère de grande envergure en réponse à la catastrophe écologique et humaine provoquée par l'explosion du réacteur nucléaire de Tchernobyl, qui a dispersé un nuage de particules radioactives hautement polluantes à travers l'Europe.
Pour donner un cadre à la valeur symbolique véhiculée par son installation, il choisit le site archéologique d'une ancienne cité perdue précolombienne, nichée dans les montagnes au milieu de la forêt tropicale subtropicale de Colombie, à 1 300 mètres au-dessus des falaises.
La "Cité Perdue" ou Teyuné, construite par la tribu Tayrona des Caraïbes, 650 ans avant Machu Picchu au Pérou, et abandonnée au XVIe siècle à cause de la violence des conquérants espagnols, fut ensuite et pendant plusieurs générations pour leurs descendants, les Koguis, les Arhuacos, les Wiwas et les Kankuamos, le sanctuaire secret où ils célébraient leurs croyances dans la coexistence de la nature et de l’homme comme un être unique.
Pour actualiser ce sens et alerter sur les dangers invisibles d'une technologie incontrôlée, César Henao, rompant avec les pratiques artistiques du moment, utilise le premier satellite SPOT-Image1 d'imagerie terrestre comme partie intégrante de son installation, pour la situer depuis l'espace.
Avec seulement deux mois en orbite avant la catastrophe de Tchernobyl et toujours en phase d'essais, ce satellite sera le seul instrument capable de restaurer en toute sécurité la première photo du cœur du réacteur nucléaire après l'explosion, en raison du niveau élevé de radioactivité qu'il a propagé.
Dans l'installation, et par la nature éphémère et l'utilisation de la technologie satellitaire d’observation des désastres causés par la main de l’homme, les deux catastrophes sont objectivement liées : l'erreur humaine dans la centrale nucléaire et l'exode et l'extinction des populations en raison de la cupidité pour les richesses naturelles.
Des fractales de Benoît Mandelbrot à la théorie des catastrophes de Thom, des structures dissipatives de Prigogine à la théorie du Chaos ou à la théorie des cordes, César Henao projette aujourd'hui à travers ses nouvelles créations une vision enrichie de ses pratiques et ses multiples expériences.
Un actif qui n'a cessé de se développer depuis ses premières œuvres et interventions avec le satellite et qui exprime son grand intérêt pour comprendre et réagir en tant qu'artiste à l'impact de l'avènement technologique et systémique dans nos sociétés modernes.
César Henao est également l'un des signataires du Manifeste Fractal assumé par les membres de ce groupe, qui a été présenté à la presse et au public dans le numéro 229 du magazine Art Press en France.
Il vit et travaille en France et expose dans différents pays à travers le monde.
CHAPITRE VISUEL
SÉRIE INFINITISATIONS PAR CÉSAR HENAO
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